Depuis que la création d’entreprise impose des fonctionnements individuels et des business models nouveaux auxquels les salariés (même cadres) ne sont vraiment préparés, le rôle des partenaires de la création se redéfini. (cf groupe linkedin). Banquiers, comptables, juristes, autrefois seuls référents des créateurs se confrontent aux soubresauts très forts de leurs professions. D’un autre côté de nouveaux accompagnants se profilent de partout. Coach et consultants parmi lesquels se repérer est une gageure et des accompagnants entrepreneuriaux dont certains professionnalisés sont désireux de modèles collaboratifs. Les créateurs se retrouvent ainsi coincés entre les nouvelles réalités qu’ils ne connaissent pas et une profusion de promesses, sollicitations et bienveillances.

 

J’ai reçu il y a peu un mail d’un professionnel de la création utilisant le terme de « banquier compatissant » au sujet d’un créateur en difficulté et le lendemain un mail d’un site me demandant, si mon accompagnement entrepreneurial dépendait du conseil juridique ou du conseil comptable, sans autre choix…. La collusion de ces 2 micro événements m’a juste donné envie de vous écrire. Elle complétera mon précédent billet sur la nécessaire désintoxication salariale

 

Le mythe du banquier gentil, compatissant à la vie dure. Il est vrai que les millions investis en publicité participent à cette belle histoire. Bien évidemment, la personne qu’est le conseiller professionnel peut être sympathique, avenante voire compatissante. Un peu d’humanité dans ce monde en guerre ne fait jamais de mal. Pour ce qui est d’obtenir plus de facilités bancaires c’est autre chose. Les créateurs et autres entrepreneurs gagneraient à se rappeler qu’un banquier est un commerçant qui vend de l’argent et des services informatiques avec impossibilité de prendre des risques (BALE3). Une industrialisation à marche forcée et la concurrence des startups de la fintech. Pour ce qui est du management des conseillers pro, cela varie comme dans toutes les entreprises. Tant que vous n’avez pas des flux très importants sur votre compte (c’est rarement le cas au démarrage !), c’est bien à vous d’être compatissant, vis-à-vis de votre banquier, vous qui avez la liberté d’agir et de décider et … des moyens de financement « hors bancaire » nombreux. Aidez donc votre banquier à faire son métier en lui présentant des projets valables et bien bouclés, pas en lui demandant des quasi-subventions. Nombreux tapent sur les banquiers qui ne joueraient pas leur rôle. C’est souvent le signe d’une absence de lucidité de la réalité bancaire. Entrepreneurs, fuyez ceux qui vous tiendraient un autre discours, soit ils sont rabatteurs pour quelque officine vivant d’agios, frais et reprise de cautions sur les dossiers morts-nés, soit ils gagneraient à suivre un petit recyclage sur l’entrepreneuriat au XXIème siècle.

 

Le mythe du passage unique, juridique ou comptable est un autre mythe qui a la vie dure. Il est évident que l’appui d’un expert-comptable et d’un avocat est indispensable. Il est également évident que la complexité croissante des situations personnelles et professionnelles, des business models, des modalités d’association et de travail font qu’ils ne sont plus forcément les premiers à consulter et qu’ils ne peuvent plus tout savoir. Provoqués eux aussi par la révolution numérique, l’illusion auto-entrepreneuriale, les générations Y, les remises en cause de leurs statuts, ils doivent, c’est bien normal, être offensifs. La communication a fait irruption dans ces univers autrefois si feutrés (les entailles à la déontologie aussi, la faim justifiant beaucoup de moyens). C’est toute l’économie en temps et argent que font gagner des pros du bilan-orientation entrepreneuriale ou des experts certifiés de l’accompagnement entrepreneurial (cf prochaines assises de la www.fnpae.org). Ils apportent aux créateurs les clés d’une bonne autonomie, d’un gain de temps considérable dans le cycle d’apprentissage du métier d’entrepreneur, des grilles pour choisir les indispensables conseils, sous-traitants, partenaires et autres appuis. Tout cela en toute indépendance.  Avoir l’assurance d’être bien aiguillé au départ est une sécurité immense pour ne pas se retrouver embarqué malgré soi dans des prestations inadaptées voire carrément mauvaises.  

 

Je sais, nous sommes sur le web ou règne le « va comme je te post » et émotionnellement rapide et correct, mais là, le juste engagement qui prévaut aux meilleures réussites (dont la France a paraît-il besoin pour créer des emplois pas des auto-solos-perdus) nécessite que les accompagnants à la création et plus en amont les conseillers de la mobilité fassent eux même un petit pas vers « l’entrepreneuriat nouveau ». C’est peut être moins gouleyant que le Beaujolais mais bien meilleur pour la lucidité. Un webinar gratuit vous est même destiné.