Dans un article récent, Fréderic Mazella le fondateur de Blablacar citait trois couleurs de la réussite entrepreneuriale. En premier lui venait l’ADN de l’entreprise puis la stratégie de croissance puis le profil de l’entrepreneur.

La personne fait elle le projet ou le projet fait elle la personne ? That’s the question …

Dans l’entreprise, le vrai leader amène les salariés à développer une certaine attitude pour les « motiver » à changer. Excellent ! bravo. On peut toujours rêver de recruter des personnes qui soit au préalable motivées (ce qui devrait être l’énergie de base de tout collaborateur) et câblés avec la culture d’entreprise plutôt que devoir leur inoculer.

Mais pour l’entrepreneur ?

Est-ce sa stratégie (qui sera forcément amenée à s’ajuster) qui doit être affinée en premier ou les potentiels de l’entrepreneur ???

Aborder la question de l’esprit entrepreneurial en niveau 3 est significatif….

C’est la situation actuelle. Tout le monde file sur le projet, ses accompagnants, conseils et financeurs… et on s’occupe du dirigeant en 3ème point (lui-même aussi d’ailleurs…). Si le bolide est bon, le pilote suivra-t-il ??? Rien n’est moins sûr.

Il y a derrière cette soumission aux lectures techniques d’un projet plus d’une réalité que tout entrepreneur gagnerai à bien comprendre.

Selon le lab de la FNPAE, cela marche pour les 15 ou 20 % d’entrepreneurs qui ont déjà un chromosome en plus (ce qui était sans doute le cas du fondateur de Blablacar). Ceux-là sont chassés par les incubateurs et autres accélérateurs via des concours dont le caractère ludique et joyeux fait oublier un niveau de sélection plus élevé que pour l’entrée aux Grandes Ecoles (Au passage les sponsors ont fait au demeurant leur image sur un thème positif et tendance).

Ensuite, cette lecture purement technique procède des contraintes de la majorité des 3000 réseaux d’accompagnement. Celles-ci financées par de l’argent public ou du sponsoring de grandes entreprises doivent bien rendre compte sur les seuls critères de financeurs salariés.

Enfin, dans un monde de changements et d’incertitudes, faire confiance à la complexité humaine, quand bien même aurait-elle été bien évaluée, procède soit d’un niveau d’expertise, de liberté, de confiance et … de risques dont seuls les riches investisseurs individuels disposent, soit d’une argutie d’incompétents se retranchant derrière les responsabilités supposées de porteurs de projets aveuglés par les publicités avenantes « lancez-vous ! »

Autant dire que l’œuf peut encore rêver longtemps de la poule …

60 % des créateurs sont de culture salariale, à peine 20 % conjuguent les 2. Placer en premier l’ADN de l’entreprise et sa stratégie de développement c’est faire fi d’une ressource qui doit impérativement prendre racine avant de s’élancer vers le ciel des lendemains qui payent. Les résultats sont là : la perte au feu est immense de ces salariés qui pensent devenir entrepreneurs parce qu’ils ont suivi un atelier de compta ou statuts juridiques.

Travailler en premier lieu sur la personne est bien le 1er niveau, non le 3ème.

Il est en effet plus facile de faire évoluer un projet à partir d’une personne qui a déjà de l’agilité et de l’écoute que de faire bouger une personne qui s’arc-boute sur SON idée. Le premier des 5 territoires du BCAE (Bilan-booster de compétences entrepreneuriales) est bien à sa place de faire grandir en premier les capacités formidables à l’apprentissage que tout-un-chacun possède.

Pour tout ceux qui veulent entreprendre, que l’on pousse à cela, que l’on motive, que l’on cultive à juste titre, je dirais que la suite de la phrase de Walter Elias Disney ( “si vous pouvez le rêver… vous pouvez le faire !”) est aujourd’hui … « et … en bon entrepreneur quels moyens vous donnez vous pour cela ? ».

Il y a hélas un peu moins de candidats …

Se connaitre et travailler sur soi est pourtant la première couleur qui illumine tout. Etre entrepreneur de soi d’abord. Son propre DRH (Développeur des ressources humaines). Quelle belle aventure si … incertaine ! Mais, qui recrute donc ce DRH si indispensable ?

L’espoir renaît quand on sait que 60 % en moyenne des porteurs de projet passant par un dispositif de BCAE enrichissent leurs démarches, boostent leurs projets ou évitent les risques et les coûts d’un projet précipité. Entreprendre suppose de développer un ADN très spécial, en 25 chromosomes. Pour cela il faut sortir de sa coquille salariale